Saint-Nicolas : pour le bien-être des enfants, protégeons les droits des parents

Communiqué de presse

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Pour cette Saint-Nicolas, Vie Féminine rappelle une évidence : les enfants ont besoin de parents disponibles, capables de concilier sereinement vie professionnelle et vie de famille. Or, le gouvernement Arizona et le gouvernement MR-Engagés de la Fédération Wallonie-Bruxelles multiplient les cadeaux empoisonnés : économies dans l’accueil de la petite enfance, réforme des congés familiaux sous forme d’un “pot commun” associé à l’enfant, exclusions des allocations de chômage pour de nombreuses travailleuses de l’extrascolaire sous contrat ALE, etc. Conséquence : ce sont encore les mères qui devront encaisser !


La fausse bonne idée du “crédit familial”

Vie Féminine a analysé en détails la proposition visant à instaurer un “crédit familial”, au programme du gouvernement Arizona. Nous partageons le constat d’un système actuel de congés de naissance, parentaux et crédits-temps trop complexe, inégalitaire selon les statuts professionnels et difficilement accessible aux familles précaires (en raison de compensations trop faibles notamment). Mais la réponse proposée — à savoir un pot commun de congés désormais lié à l’enfant et non plus aux parents — va à l’encontre du principe de droits individuels non transférables, pourtant indispensable pour renforcer l’égalité de genre.

Alors que la Belgique a déjà l’un des congés de maternité les plus courts d’Europe, la proposition rassemble le congé de maternité et le congé de naissance (congé de “paternité”) en un “crédit de naissance” de 24 semaines en partie transférable d’un parent à l’autre, en ne garantissant à la mère que 10 semaines contre 15 actuellement. Réduire, même théoriquement, le congé de maternité,c’est exposer les mères à des pressions accrues pour reprendre le travail trop tôt, au détriment de leur santé et de celle de leur enfant.

Les autres congés (parentaux et crédits-temps avec motif) seraient aussi revus et versés au pot commun à se répartir entre parents, voire, pour une partie, avec les beaux-parents et grands-parents. La mise en commun des congés accentuerait des dynamiques déjà observées :

  • Les mères prendraient l’essentiel des congés, faute d’incitants suffisants et d’obligation pour les pères et coparent.es
  • Les femmes avec des emplois précaires — dans les secteurs féminisés et sous tension, comme les soins ou le commerce — seraient les plus exposées aux pressions de leurs employeurs.
  • Les parents séparés risqueraient des conflits accrus autour du partage du crédit.
  • Les femmes victimes de violences pourraient voir ce crédit devenir un outil de contrôle supplémentaire.

Vie Féminine appelle les différents gouvernements à préserver trois piliers essentiels :

  1. Des congés de naissance et parentaux individuels, garantis et non transférables, dont un congé de maternité renforcé à 20 semaines.
  2. Des congés parentaux mieux rémunérés, réellement accessibles à toutes et tous.
  3. Des services publics d’accueil de l’enfance solides, non soumis aux coupes budgétaires, condition indispensable d’une conciliation juste.

Pour soutenir réellement les parents, et pour que chaque enfant puisse compter sur des adultes présents et sereins, les différentes réformes doivent consolider les droits des femmes — pas les fragiliser.


Contact
Elodie Blogie, chargée des relations extérieures
elodie.blogie@viefeminine.be
0472/125.390


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