« Partir pour ne pas y rester »

La campagne

Violences faites aux femmes ViolencesCampagneJusticeViolences conjugales


Vie Féminine consacre sa campagne 2025 intitulée « Partir pour ne pas y rester » aux femmes qui se reconstruisent après les violences conjugales et appelle les autorités politiques à mettre en place un pack nouveau départ pour les soutenir au moment du départ mais aussi sur le temps long.


« La reconstruction ? Ah, ce n’est pas de la reconstruction, c’est de la survie, de la lutte. Pour se maintenir la tête hors de l’eau [...] Encore 10 ans après les faits de violences » [Martine]

Alors que les injonctions sociétales pressent les victimes de quitter leur partenaire violent (« elle n’a qu’à le quitter ! », « si elle reste, c’est qu’elle aime ça », etc.), nous constatons qu’en dehors du travail des associations de terrain, rien n’est prévu structurellement pour soutenir les femmes dans cette période extrêmement éprouvante, et risquée. Non seulement les violences ne s’arrêtent pas après une séparation - elles peuvent au contraire s’intensifier, jusqu’au féminicide - mais les victimes se retrouvent en outre livrées à elles-mêmes, souvent isolées et appauvries par des années de violences, comme l’a révélé notre étude en deux volets sur la réparation et la reconstruction des victimes de violences conjugales.

Il est urgent d’agir pour soutenir les victimes ! Vie Féminine appelle le politique à mettre en place un pack nouveau départ, soit un dispositif public de soutien à la reconstruction des victimes, qui comprendrait :

  • Une aide financière d’urgence, octroyée par l’Etat, afin de pouvoir couvrir les premières dépenses auxquelles la victime fait face lors de son départ
  • Un accompagnement sociojuridique gratuit par des professionnelles formées à la prise en charge des victimes et à la lecture genrée des violences masculines au sein de services multidisciplinaires. Des centres ambulatoires et spécialisés existent déjà, mais devraient être refinancés pour être en mesure d’accompagner les victimes dans leur processus de reconstruction. De plus, ils ne couvrent pas tout le territoire et sont difficiles d’accès pour les victimes en zone rurale.
  • L’accès immédiat à une adresse de référence non-communicable à l’ex-partenaire le temps nécessaire, permettant aux victimes de rapidement délier les statuts qui les rattachent à leur ancien partenaire et faire valoir leurs droits individuels (en termes de mutuelle, chômage, fiscalité, etc.), sans être mise en danger en cas d’interception de courriers par l’ancien partenaire.
  • Vingt séances gratuites avec une psychologue spécialisée. Le nombre de séances revendiqué est calqué sur le nombre de séances accessibles aux victimes qui s’adressent à un centre de prise en charge des violences sexuelles.
  • Une protection spécifique au travail ou dans la recherche d’emploi. Etant établi qu’au sortir d’une relation violente, la victime a besoin de temps, fait face à de nombreux traumatismes et est encore, souvent, victime de violences post-séparation, nous plaidons pour des politiques de soutien aux travailleuses victimes de violences conjugales au sein des entreprises et des services publics, ainsi que pour un statut spécifique assouplissant les exigences envers les demandeuses d’emploi, les protégeant ainsi d’éventuelles sanctions.

A l’heure où les droits des femmes sont extrêmement malmenés et où leur autonomie économique est mise à mal par les multiples mesures du nouveau gouvernement fédéral Arizona, et de leurs équivalents dans les entités fédérées, les femmes victimes de violences risquent de se retrouver dans des positions de dépendance économique encore accentuées.

Sur le principe, ce pack a déjà fait l’objet d’un accord en Conférence Interministérielle Droits des Femmes, en avril 2024, juste avant les élections. Autour de la table se trouvaient notamment des représentants de la NVA, du MR, du CD&V et de Vooruit. Il est temps que ces partis, aujourd’hui au gouvernement, tiennent leurs engagements et inscrivent le pack dans le futur plan d’action national contre les violences pour la période 2026-2031.

Cette revendication, Vie Féminine n’entend pas la porter seule. Associations partenaires de défense des droits des femmes, expertes dans la lutte contre les violences et l’accompagnement des victimes sont invitées à une journée de travail le 4 novembre, à Namur, au Cinex. Les inscriptions sont ouvertes, via l’adresse inscription@viefeminine.be. Programme à venir !

Si vous souhaitez soutenir cette campagne de Vie Féminine, en tant que citoyen.nes ou en tant qu’associations, vous pouvez signer notre pétition. Objectif d’ici au 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes : 2600 signatures, en référence symbolique aux 26 victimes de féminicides recensées par la plateforme associative Stop Féminicide depuis sa création en 2017.

En hommage à celles qui sont mortes des violences hier, agissons aujourd’hui pour soutenir les (sur)vivantes !

Signez, partagez, parlez-en autour de vous !

Contacts

Elodie Blogie, chargée des relations extérieures, conseillere-politique@viefeminine.be et 0472/125.390

Laetitia Genin, coordinatrice nationale, coordinatrice-nationale-lg@viefeminine.be et 0474/983.073


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