Présentation de la campagne


Pendant des mois, en 2007, des sans-papiers ont occupé des églises ou d’autres lieux un peu partout en Belgique pour obtenir la régularisation de leur situation. Pendant ces occupations, Vie Féminine a été en contact avec nombre d’entre eux, parmi lesquels beaucoup de femmes.


Aujourd’hui, force est de constater que le mouvement a moins de visibilité. La pression sur nos responsables politiques s’est donc relâchée. La revendication de régularisation reste pourtant plus que jamais d’actualité !

En effet, les quelques régularisations obtenues l’ont été de manière individuelle. Beaucoup de responsables politiques ont promis que la régularisation serait une des priorités du prochain gouvernement. Pour que cette promesse ne tombe pas dans l‘oubli, Vie Féminine a tenu en 2007 à leur rappeler les engagements qu’ils ont pris. Car s’ils ont perdu de vue cette question, c’est loin d’être le cas des milliers d’hommes et de femmes qui continuent à vivre dans la précarité, dans l’espoir de jours meilleurs.

Ce rappel à l’ordre de nos responsables politiques, Vie Féminine a voulu le faire à sa manière : dans la proximité avec les femmes concernées et avec celles qui les soutiennent. Pour cela, nous avons misé sur une action originale qui allie à la fois la conscientisation, la solidarité et la dénonciation. Cette action s’intitulait « Un matelas contre l’oubli ».

Pourquoi « Un matelas contre l’oubli » ?

Dans certaines églises, la présence de matelas témoignait du passage des sans-papiers. Ces matelas restent donc un symbole fort de l’existence des sans-papiers et de leur lutte pour la régularisation.

Concrètement, l’action "Un matelas contre l’oubli" consistait à rappeler à nos responsables politiques leur promesse : faire de la régularisation une priorité du prochain gouvernement mis en place dans la foulée des élections législatives de juin 2007. Dans ce but, Vie Féminine a diffusé largement une carte postale représentant un matelas. Elle invitait les électeurs et les électrices à y inscrire le prénom d’une femme sans-papiers ainsi que la date de son arrivée en Belgique. Cette carte était ensuite envoyée à un des présidents de partis démocratiques. Au verso ils pouvaient lire : « C’est bientôt les élections, n’oubliez pas que nous attendons toujours la régularisation. »

Une action en réseau

Vie Féminine, c’est avant tout un réseau de femmes. Elles sont des milliers en Wallonie et à Bruxelles à participer à nos activités. Un réseau qui représente donc un formidable terreau de mobilisation. A travers ces nombreux relais, c’est une dynamique de solidarité que nous avons voulu mettre en place.

En informant, d’abord, de la situation des sans-papiers en Belgique et sur le sens des occupations d’églises ou autres lieux.

En organisant des rencontres avec les femmes sans-papiers ensuite, pour prendre connaissance des situations particulières en écoutant leurs réalités de vie, leurs parcours, les problèmes qu’elles rencontrent ou qu’elles ont rencontrés avant d’arriver en Belgique.

C’est aussi cette proximité avec les femmes sans-papiers qui nous a permis d’élaborer nos propositions pour tenir compte des femmes dans la politique d’asile et d’immigration.

L’action « Un matelas contre l’oubli » ne se limitait donc pas à un coup de projecteur sur la problématique des sans-papiers. Elle s’inscrivait dans une démarche de sensibilisation citoyenne et de proximité. C’était également une action en synergie avec les principaux acteurs de la lutte pour la régularisation : l’UDEP, la CRER, les sans-papiers et leurs représentants.


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