La coalition EFFE, constituée d’organisations féministes, appelle à la solidarité et soutient la grève nationale du 31 mars

Le travail rémunéré est essentiel à l’autonomie économique. Pourtant ce gouvernement veut porter atteinte au droit à un emploi stable, juste et viable. Cela impactera grandement et durablement de nombreuses femmes, particulièrement celles qui se trouvent déjà dans une situation de précarité économique, et notamment celles d’entre elles qui sont racisées ou/et ont un parcours de migration. En effet, le gouvernement fédéral poursuit des politiques qui affecteront de manière disproportionnée les femmes et d’autres groupes vulnérabilisés. Parmi les conséquences de ces mesures, se trouvent les suivantes :

● une flexibilisation accrue du marché du travail, conduisant à davantage de contrats et d’emplois précaires, au détriment tant de l’autonomie économique que d’un équilibre des différents temps de vie

● une réduction de la protection sociale, passant notamment par un durcissement des critères d’octroi et des exclusions des allocations de chômage et une pression accrue sur les personnes en maladie de longue durée, majoritairement des travailleuses (souvent du fait d’une pénibilité de leurs emplois non reconnue)

● Un nouveau durcissement des conditions de retraite, pénalisant particulièrement les femmes ayant des petites carrières, interrompues ou à temps partiel.

C’est pourquoi notre coalition féministe soutient cette grève et appelle à la solidarité, tant avec celles et ceux qui peuvent faire grève, qu’avec celles et ceux qui ne le peuvent pas.

1. Nous soutenons celles et ceux qui feront grève le 31 mars
La Coalition EFFE exprime son soutien à toutes les personnes qui cesseront le travail le 31 mars. La grève reste un moyen puissant de dénoncer des politiques injustes. En cessant le travail rémunéré, nous montrons à quel point ce travail rémunéré est essentiel et nous exigeons des politiques plus justes.

2. Nous sommes solidaires de celles et ceux qui ne pourront pas faire grève ce jour-là
Pour de nombreuses personnes, la grève n’est pas une option. Les femmes sont surreprésentées dans les secteurs essentiels tels que les soins, l’éducation, le nettoyage et la restauration. Un quart des femmes sur le marché du travail travaille dans le secteur des soins. Leur sens des responsabilités et les services minimaux ne leur permettent pas de participer à la grève.
Par ailleurs, les travailleuses et travailleurs précaires, souvent contraint·es à des contrats temporaires et mal rémunérés, risquent d’être licencié·es ou de perdre leur revenu en participant à la grève. La solidarité, c’est aussi défendre les droits de celles et ceux qui sont obligé·es de continuer à travailler et dont ces mesures risquent d’accentuer la précarité.

3. Ensemble, nous envoyons un signal clair
Enfin, si l’appel à la grève du 31 mars concerne les personnes ayant un emploi rémunéré, cela ne signifie pas que d’autres ne sont et ne seront pas touchées par les politiques fédérales. Les personnes retraitées, en maladie de longue durée, aidantes proches, parent au foyer ou en congé parental, au chômage (temporaire ou classique), avec un revenu d’intégration ou tributaire d’une autre allocation… en subiront également les conséquences. Elles sont - à juste titre - fortement inquiètes, voire en colère.
Ensemble, nous pouvons renforcer l’impact de cette journée d’action.

Lorsque nous nous unissons efficacement - entre grévistes et ceux et surtout celles qui ne peuvent pas faire grève de manière “classique” - cela peut devenir une déclaration puissante.

C’est pourquoi nous vous appelons aussi à soutenir la grève par d’autres moyens ce jour-là :

● Quand possible, mettre son emploi en mode “veille”
● Reporter ses courses, démarches… Ne pas utiliser les transports circulant malgré tout... Moins il y a de transactions, plus le signal est fort.
● Participez à des actions symboliques ou à des initiatives créatives.
● Visiter un ou des piquets de grève et montrer sa solidarité
● Diffusez le message via ses médias sociaux.
● …

Ensemble, envoyons un message fort : nous n’accepterons pas de telles mesures politiques qui marginalisent encore davantage les femmes et les autres groupes déjà vulnérabilisés. La solidarité est plus que jamais nécessaire dans un contexte (inter)national où les droits sociaux et démocratiques sont sous pression. Ce qui semble évident aujourd’hui peut disparaître demain.

* La Coalition EFFE est une collaboration de ella - Kenniscentrum gender en etniciteit, Vie Féminine, Vrouwenraad, la Marche Mondiale des Femmes, Furia, Mode d’Emploi et Femma.

Personnes de contact :
FR : Soizic Dubot - coordinatrice-nationale-sd@viefeminine- 0474 98 01 53
NL : Sarah Scheepers - sarah.scheepers@ellavzw.be - 0498 51 52 52
Fauve Peirelinck - fauve.peirelinck@furiavzw.be - 0484 63 11 57

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