Pas évident de se préoccuper de ce que l’on aura pour vivre à la retraite alors que l’on commence seulement son premier boulot. Pas facile de penser aux éventuelles difficultés de demain quand l’insertion dans le monde du travail apporte elle-même son lot de difficultés. Pas facile non plus quand on est amoureuse et qu’on découvre la vie en couple, quand on met au monde un enfant, ou quand on doit faire face à des « coups durs » de la vie.
Pourtant, en matière de pension, tout commence dès la sortie des études, dès les premiers pas dans la vie active. Les choix effectués alors, les directions prises, les situations dans lesquelles on se retrouve, à ce moment puis par la suite, auront inévitablement des répercussions sur le montant touché lors de la retraite.
« Je travaillais à mi-temps. C’était un choix fait en couple pour l’éducation des enfants. J’ai perdu 11 années pour ma pension. »
Léa, 47 ans
« Pendant 12 ans, j’ai travaillé à mi-temps pour pouvoir m’occuper de ma mère malade. J’ai cessé toute activité pendant un an car les soins nécessaires devenaient plus intensifs. L’âge de la pension arrive et je redoute le pire... »
Jeanne, 61 ans
« J’étais femme au foyer. Cela semblait évident. Les enfants, la maison et puis, un coup de main de temps en temps à mon beau-frère qui était traiteur. Cela arrondissait les fins de mois. Mais niveau pension, c’est zéro. »
Annie, 58 ans
Une des caractéristiques des pensions de retraite des femmes réside dans leur faible montant. En effet, si l’écart moyen entre le salaire des hommes et celui des femmes est encore de 18% aujourd’hui, la différence entre les pensions des hommes et celles des femmes est, elle, de 30% ! Des prunes en guise de pension...
Emploi précaire ou précarisé car jugé moins important au sein du couple, temps partiel piégeant et le plus souvent contraignant, arrêt quasi obligatoire pour les enfants, difficultés de garde, charge de la sphère privée, etc. Les écueils sont nombreux quand le modèle sur lequel se base le système des pensions est celui d’une carrière de 45 années à temps-plein.
C’est pour cette raison que Vie Féminine a lancé cette campagne de sensibilisation et d’information en deux volets :
- un premier en 2007 ciblant plus particulièrement les jeunes femmes pour les sensibiliser à la problématique des pensions
- et un second en 2008 visant la mobilisation autour de revendications collectives et permettant de relayer notre lecture basée sur les réalités de vie des femmes auprès d’autres organisations, des politiques et du grand public."
Avec le soutien de l’Office National des Pensions